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Aix en Provence 2008

L’art de la rue… avec des lettres (KRM) de noblesse.

KRM L’esprit du mur, galerie Ardital, 10, avenue Philippe Solari, jusqu’au 19 juillet, du mardi au vendredi de 14 à 19 h et samedi de 10 h à 19 h et sur rv . 04 42 28 78 60 et 06 03 73 08 69.

Pour Chérif et Geza, la vie comme la peinture, c’est un jeu à quatre mains, dans lequel les murs ont la parole.

Lui (Chérif) est français d’origine Berbère, elle (Geza) est allemande. 2002-2003, c’est une succession d’événements qui se précipitent pour eux autour de la célébration des 15 ans de la chute du Mur de Berlin: ils conjuguent pour la première fois leurs talents pour une fresque intimiste sur  les vestiges du mur historique, puis sur un mur proche, 15 h de travail vont donner lieu à une fresque urbaine de 300 m². Une mega-expo à Berlin précède celle au musée de Leipzig, en 2004. De là naît le concept « L’esprit du mur », qui les caractérise. Un travail à quatre mains, où chacun d’eux prend place, succède à l’autre, sans qu’il y ait jamais (en tous cas, ils l’affirment) la moindre concession à l’ego légendaire de l’artiste. Une complémentarité dans l’art comme dans la vie, toute fusionnelle et philosophique. Soudés jusque dans les pires épreuves de l’existence. « 1+1, c’est un peu plus que 2, résume joliment Geza. Et ce petit plus que 2, intervient dans le tableau. » De fait, c’est, dans une belle unité, une combinaison de  traces, de scarifications, de superpositions, de collages, d’enchevêtrement de formes, de tags et de graffiti au pinceau grossier, au crayon, à la bombe de peinture ou à main nue, dans lesquels ils insèrent des affiches publicitaires, des matières, dans un vibrant mélange de cultures et de genres. Ils habitent et travaillent dans une ancienne usine de 3000 m² dans le Tarn. 700 m² d’atelier, qui leur permettent des créations XXL. L’oeuvre commune, à deux? C’est tout à la fois: une force, une sérénité, un jeu de séduction. Ils ont uni aussi leurs noms en une seule signature, 3 lettres, KRM, « parce que c’est phonétique, c’est graphique » et un petit pochoir de chien en marche: « Le chien errant, c’est le poète des rues, la fidélité… » Pour leur passage à Aix-en-Provence, ils ont choisi, sur un coup de coeur, de se le faire tatouer (lui, au poignet, elle à l’épaule. » Une façon de symboliser leur union et de dire que cette poésie, cette fidélité, ils l’ont dans la peau.

Christiane Courbon