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Elke Schulze – L’esprit du mur

A propos des images de mur du duo d’artistes Français Geza et Chérif

« Je suis plutôt pour le désordre. Ne retenez pas l’art dans un piège, coupé du reste du monde. Je veux une peinture pleine des parfums d’après – d’après la décoration, la peinture en bâtiment, les panneaux de signalisation, les affiches, les traces de talons dans le sol. Ce sont les sols sur lesquels elle a grandi ». (Jean Dubuffet)

Les rues : rues, murs, façades

Déjà Léonard de Vinci recommandait d’utiliser comme source d’inspiration intarissable les façades abîmées par le temps, aux taches et couches de salissure dans lesquelles on peut discerner des chimères de toutes formes et de toutes sortes. Mais ce ne sont pas seulement les cicatrices du temps et chaque chose amorphe qui peuvent enflammer les forces de l’imagination. Depuis toujours, des messages se promènent dans les rues et produisent des couches sur les murs : pamphlets, verdicts, publicités. Et même Dubuffet revendique, 500 ans après Léonard, l’introduction de la rue dans l’acte créateur.

Même si les graffitis et gribouillages sur les murs ont toujours existé, nos rues nous imposent aujourd’hui de nouvelles expériences. Même les autoroutes de l’information expédient, au point mort, des publicités et appels à la consommation universels. Le palimpseste des espaces urbains développés porte toujours un masque avec le même message : achètes moi ! Les stratèges en publicité comme les politiciens ne connaissent que trop bien le pouvoir des images et inscriptions publiques. Et les murs de nos villes montrent encore et toujours d’autres visages, sur lesquels se manifestent le refoulé, l’indicible, la colère. Les messages des murs sont éphémères, aussi ordinaires qu’amusants, aussi impressionnants que trompeurs, aussi anonymes que publics. Ces signes visuels maraudent de manière non déclarée dans notre perception, ils suivent des fluides d’énergie clandestins, ils n’ont pas peur des mises en scène bizarre. Ils sont la dure épine dans le programme d’embellissement des villes, ils dressent la fluidité du signe contre le statique accident fatal du décor.

Le duo d’artistes franco-allemand Geza et Chérif, avec leur concept d ‘esprit du mur, une fois le coup de génie accompli, tisse un fil et en extrait le crédit artistique. Les messages publicitaires deviennent, dans leurs mains, un matériau esthétique qui, prenant la forme d’un mur, peuvent absorber dans un acte créatif ouvert les signes et traces de toutes sortes. Ensemble ils produisent, parfois en extérieur, parfois dans l’atelier, des grandes surfaces de fond issues d’affichages publicitaires qu’ils travaillent et recouvrent ensuite, dans un processus spontané et collectif, de symboles et de textes afin de produire des couches picturales. (Ill. : exemple de l’ esprit du mur )

Même si Geza et Chérif entendent leur travail comme un réflexe immédiat aux expériences actuelles, un sédiment du passé vit encore en lui ; ils font partie d’un champ de références à la fois historique et contemporain. Ici, nous rencontrons des voix extrêmement différentes, de celle du déjà mentionné Léonard, pour aboutir à Basquiat, Warhol et Beuys. Dans un clin d’œil à la lignée des ancêtres, le duo s’inscrit dans cette tradition (Ill. : photographie de Geza et Chérif devant le Galerie des Ancêtres au Mauerpark). Pour compléter, il faudrait ajouter les affichistes à leur côté, ceux qui, à partir d’épaisses couches d’affiches collées sur les murs, et par le principe du décollage, obtenaient leur matériaux pictural. Contre les espaces artificiels et soignés de l’image abstraite ou surréaliste, ils cherchent à intégrer de nouveau, dans l’art, l’artefact du quotidien et des rues. La forme artistique impénétrable se retrouve opposée au geste rude qui inclut les restes de la culture populaire.

Désormais, Geza et Chérif mettent en place une sorte d’ esthétique de la cour intérieure qu’ils nomment esprit du mur, issue de reliques publicitaires et de peinture sur des figures de mur préparées. Ainsi, ils modifient le potentiel de communication de la publicité, le croisent et le confrontent avec les traces du quotidien, et créent leur univers d’images dans le frottement avec la vie de la rue et qui laisse entrevoir aussi bien les dessins archaïques de la grotte de Niaux que le gribouillage sur un mur (« tu es un idiot! ») et le graffiti. Ici se déroule un croisement précis, une mise en abîme de représentations archaïques et de fragments de codes discursifs du présent.

Les artistes se laissent influencer par les reliques du mur de Berlin et les graffitis anarchiques qui traversent les grandes villes. La figure plusieurs fois repeinte du mur de Berlin, autrefois frontière entre états à peu près immobiles, représente un véritable visage de Janus : il était séparation et signalait une blessure urbaine, mais c’était aussi, en tant que support à l’image, un espace de liberté. Et ce n’est pas un hasard si, après la chute de la frontière, le peuple grimpa le mur de Berlin des jours durant : le symbole provoquait un saisissement corporel victorieux. (Ill. : Image du mur de Berlin, vu depuis Berlin-Ouest ???).

Images à quatre mains

Même si les deux artistes incluent dans leur travail le bruit de la grande ville et que leurs projets sont en rapport à des sites spécifiques, ils vivent et travaillent retirés de l’urbain, dans une usine désaffectée de France. Ce lieu de vie et de travail est à la fois un refuge, un lieu de collection et de stockage, un univers indépendant. A la fois spartiate et paradisiaque, ici les formes de la civilisation et l’espace naturel se répandent en un lieu qui, situé parfaitement, fonctionne comme un abri mais aussi comme événement d’une blessure ouverte dans laquelle Geza et Chérif prennent le pouls de questions essentielles, dans une rencontre avec leur stratégies artistiques. L’usine n’est pas une idylle innocente, même si les chèvres et oies vagabondent sur le terrain alentours, mais plutôt une arche échouée, coquille dans laquelle on peut voyager vers les profondeurs. Le manque de confort et de luxe – l’usine n’est pas chauffée – est compensée par la récompense d’une existence remplie de concentration et de complétude. (Ill. : Photographie caractéristique de l’usine, de préférence l’espace intérieur avec des travaux en cours).

Geza Jäger (née en 1974) et Chérif Zerdoumi (né en 1958) ont été, avant leur rencontre au Salon des Indépendants à Paris, artistiquement actifs de plusieurs manières. Chérif dirigea une galerie, vendit des antiquités et de l’art, tout en étant peintre et sculpteur. Geza étudia, entre autres, l’histoire de l’art, les sciences culturelles et inter-culturelles, tout en montant sur scène comme chanteuse et artiste solo de performance. Le duo vit et travaille depuis 2003 dans une usine de Boissezon, représentant une surface d’ateliers et de dépôts d’environ 3.000 mètres carrés. Là, ils stockent aussi les 80.000 affiches publicitaires des années 1978-90 qu’ils utilisent comme matériau artistique.

Ces affiches seront appliquées par les artistes, dans un acte collectif, sur des fonds de grand format, collées puis recouvertes -dans un processus spontané- de couleur, de commentaires, transformées en signes picturaux. Les outils sont volontairement choisis bruts : rouleaux, bombes de peinture, pinceaux grossiers, bois et même la simple main nue. Geza et Chérif se décrivent comme des chercheurs de traces, ils collectionnent des existences humaines rudimentaires, transports symboliques de vie et de mort. Ceux-ci, comme les affiches de manière intrinsèque, deviennent une expression créative. Ils font entrer en collision les traces de leur monde d’images, issues de la mémoire, avec les poubelles visuelles de la consommation explosant ou se figeant dans une nouvelle existence. Les deux artistes n’avancent pas avec un plan précis, ils réagissent plutôt dans un dialogue autour des toujours nouvelles couches et entrelacements d’images. Geza et Chérif comprennent le principe d’un travail collectif comme expression même de l’ esprit du mur, leur art nait du geste déchaîné des quatre mains. Tout autant que les artistes se détachent du concept de créateur solitaire “artiste-dieu”, le duo appelle les travaux ainsi faits “fragments du mur” qu’ils bâtissent eux même, librement connectés, en un mur imaginaire. Et pareillement, les artistes comptent, dans leur actions publiques, sur la réaction des passants, laissant leurs murs collés ouverts aux réactions les plus diverses.

La mise en forme collective d’une œuvre picturale ne suspend pas la parole personnelle des artistes et c’est plutôt, ce qui ressort du processus créatif, bien plus que la somme de deux tempéraments artistiques. Le travail à la fois pénible et délicieux de l’image dégage des moments de surprise changeante, de séduction, et prends forme finalement, comme l’expriment les artistes « à un niveau plastique, dans la même pensée de l’œuvre ». D’autres ont utilisé ce jeu d’échanges créatifs afin de gagner des nouvelles idées picturales. Rien de surprenant à ce que Andy Warhol fonctionne, dans son dialogue avec Basquiat, de la même façon. Keith Haring devait, de cette relation, parler d’un “third mind” qui, pour la durée de la coopération picturale, s’échapperait de l’œuvre et en serait responsable. De la même façon, Geza et Chérif se décrivent comme « un artiste à deux têtes ». Jusqu’à maintenant, ils ont réalisé à Berlin les séries esprit du mur (2003) et les rues (2004), collage et peinture murale publique qui seront présentées cette année à Leipzig, dans le Musée d’Histoire de la Ville, accompagnées d’autres œuvres du couple d’artistes. (Ill. : Exemple esprit du mur et les rues).

Boissezon – Berlin – Leipzig

Les trois villes différentes où sera présenté le projet esprit du mur forment un triangle singulier qui, par une observation de près, révèle sa logique. Boissezon et Berlin sont liées par une impulsion et un échange dans l’œuvre du couple d’artistes : la rencontre avec les restes du mur de Berlin, avec ses graffitis sauvages, fut tissé en un cocon par Geza et Chérif dans l’usine de Boissezon, modelé en projet artistique, de nouveau réalisé dans l’échange entre les deux lieux.

Dans le Parc du Mur berlinois – une ancienne bande frontière entre les deux Berlin qui entre-temps est devenue un lieu de rendez-vous apprécié et connu au delà des frontières de la ville – le duo d’artistes a collé, l’été 2003, sur un morceau de mur d’habitude utilisé par les tagueurs, des affichettes publicitaires françaises avant de les retravailler picturalement une journée entière. Sur cette sorte de longue fresque-palimpseste de près de 300 m2 grouillent des figures archaïques et des gribouillages gestuels, des collections de messages textuels d’amis augmentent la confusion des brouhaha des slogans, qui se transforment de nouveau en signe graphique. (Ill. : Photographie de l’action sur le Mur de Berlin).

Cette action déclencha la fureur et reçut de multiples jugements dans les journaux. Cet écho fournit une impression vivante du créatif et sauvage esprit du mur des deux artistes. En toute fin, l’artefact fut détaché du mur et transporté vers Boissezon, où il servit d’inspiration à la série Un art, deux têtes – Images du Mur . Logiquement, cette série fut exposée en retour à Berlin -et ceci non loin du Mauerpark- dans les espaces d’exposition de la Kulturbrauerei et avec une demande explicite : le vernissage eut lieu le 9 novembre 2003, jour anniversaire de la chute du mur.

Si ce dialogue entre Boissezon et Berlin s’étend désormais à un trio avec Leipzig, c’est avec une bonne raison. En premier lieu, les artistes ont poursuivi leur travail conceptuel depuis un an. L’importante série d’images intitulée les rues ajoute une certaine aigreur et des figures jumelles accusatrices au charmant et anarchique esprit des travaux précédents. Et la rudesse et l’obscurité des rues est élevée au rang de plate-forme de l’indignation des nombreuses formes de violence (Ill. : Exemple de les rues ).

En second lieu, Leipzig est, en tant que ville des “Montagsdemonstration” ( manifestation du lundi , regroupements populaires du lundi après-midi, en opposition au régime de R.D.A. et ayant abouti à la chute du mur en 1989, N.d.T.) un lieu dans lequel un kaléidoscope historique reflète le pouvoir et le déclin d’un état porteur de murs. Pour la commémoration des quinze ans de la chute du mur, fut rappelé que c’est l’impulsion de ces manifestations qui amena le statisme de la R.D.A. en mouvement : le fort rayonnement des ces manifestations mobiles et sans violence cristallise en un monument sui generis .

Mais plus encore, le Musée d’Histoire de la Ville est, par son histoire et dans son idée, un espace parfait pour la présentation du travail de Géza et Chérif. Le musée situe sa collection dans une perspective européenne éminente et a particulièrement pris soin, jusqu’à maintenant, de diverses collaborations d’échange franco-allemand. Cet engagement honorable introduit aussi l’œuvre du duo d’artistes franco-allemand au mieux. Aucunement cimenté dans un patriotisme local, avec le pictural esprit du mur – en soi déjà multilingue et mobile – une voix nouvelle entre dans la conversation déjà engagée.

Chien errant, faucheuse et KRM dispersée

Les œuvres de Geza et Chérif prennent différentes formes : des collages uniques s’enchaînent dans une forme sérielle et trouvent une suite, par la sauvagerie calculée des éphémères œuvres picturales, qui trouvent leur lien dans les actions dans l’espace public. Les artistes décrivent chaque œuvre comme un fragment qui ont leur propre consistance comme figure d’image séparée, cependant, dans leur addition, ils battent au rythme de l’univers de l’ esprit du mur .

L’ esprit du mur et de la rue est la source d’inspiration simultanée de thèmes et motifs précis ; nourries à partir de sources d’images différentes, se forme un répertoire spécifique. Les plus récents travaux de la série intitulée les rues décrochent aussi bien le collectif que les traumatismes privés et expériences de la violence, ils articulent les angoisses élémentaires dans une figuration de l’acclamation. Les rues deviennent la scène d’un danger permanent, elles prennent à la gorge par l’horreur d’un monde civil factice. (Ill : Exemple de les rues ).

Nous croisons ici de nouveau la faucheuse, qui erre au travers des images dans sa danse macabre. Elle parle un langage différent de celui de ce chien errant, vagabond, insolent et joyeux qui, dans les images de 2003, courrait en zigzag. Dans le contexte du gris et du noir de les rues , elle se transforme en éphémère formule, en fugitif, en fantôme. Pendant qu’elle contient encore le souvenir de l’anarchie des rues vivantes, elle se transforme en témoin pressé de la cruauté et de l’horreur anonyme de ce monde. Elle erre impuissante dans le triste scénario que les images sombres déploient.

Le motif des rues oscille entre memento mori et dénonciation ; à l’arrière plan des images de grand format étant capturée simultanément une réaction à la superficialité des murs. La couche de couleur opère comme un terne enduit écaillé, elle rappelle les murs sombres recouverts de fumée. De temps en temps, un rouge ou un ocre éteint fait de la lumière au travers d’un gris poussiéreux ; comme Pompeï peut en avoir l’air après la pluie. Couche de couleur et couleur du mur ne font qu’un, elle portent des égratignures, des blessures, des cicatrices ; comme des stigmates et se recouvrent dans le même temps comme un visage détourné et sans regard. Les murs de ces rues se donnent comme modèle d’un exerzitium de l’amertume.

Mais aussi, les paysages urbains, dans les précédentes séries de l’ esprit du mur, représentent la physionomie des états d’âme. Dans une ronde sauvage d’apparition, disparition et réapparition, une discussion publique passe dessus le mur et l’image du mur devient le forum d’un discours non-hierarchique. Les images sont, elles aussi, organisées dans ce sens, dans le contraste des signes cryptiques laborieux. Geza et Chérif mettent le signe expressif de la peinture dans un acte de supplication du mur, dans lequel ils mettent de simples traces d’images. La narration visuelle est versatile, le vagabond et le polyglotte sont transformés en des principes créateurs. (Ill. : esprit du mur avec chien errant et KRM)

Les espiègleries volontaires cristallisent en une image signifiante de la série : le motif du chien errant. Il maraude dans les rues, suivant sans cesse des pistes mystérieuses et des signes qu’il a abandonnés de lui-même. Ainsi, il conduit Geza et Chérif dans le dédale des villes pour un jeu de piste visuel. Son museau sera accompagné par un signe écrit, que les artistes réalisent à l’aide d’un pochoir : le KRM. Au lieu d’une signature, c’est un fantôme voyageur et un esprit des rues réunis. Les lettres ne transportent pas de sens caché, elles sont mises par les artistes dans leur propre univers d’images et à cause de leur qualité optique.

Les images de mur de Geza et Chérif n’esthétisent pas les signes de la société de consommation pour en faire des icônes d’elle même, elles ne lisent pas non plus comme les graffitis en tant que cartouche vide sous le diktat des simulacres. Les artistes créent plutôt, avec leur concept d’ esprit du mur, un flux créatif se moulant aux identités urbaines, objets et sensations du monde. Leur langage pictural hérite des forces abstraites des signes archaïques, qu’ils laissent réagir aux déchets visuels alentours. Là, ils conjurent, dans une métamorphose contemporaine, le potentiel carnavalesque de fragments d’images dansants, de l’extase heureuse à l’engourdissement totémique dans le regard fascinant de la mort. Leurs errances cicatrisant de nouveaux espaces de liberté. Bon voyage-surprise !

Août 2004

L’auteur : Docteur Elke Schulze, historienne d’art, assistante depuis 1997 dans le séminaire de pratiques artistiques et esthétiques de la Humboldt-Universität de Berlin. Travaux et champs de recherche : histoire du portrait, histoire des techniques de reproduction graphique, collectifs d’artistes romano-allemands au 19ème siècle, histoire des universités et des disciplines, dessin et enseignement esthétique.

Übersetzung : Thibaut de Ruyter

Mit freundlicher Unterstützung der AFAA/Bureau des Arts Plastiques – Französische Botschaft     


Elke Schulze

L´Esprit du mur.

Zu den MauerBildern des französischen Künstlerduos Geza und Chérif

« Ich bin eher für das Durcheinander. Sperren Sie die Kunst nicht in eine Falle, abgeschnitten von der Welt. Ich will die Malerei voll von Gerüchen nach alldem – nach Dekoration, Anstreicherei, Verkehrsschildern, Plakaten, Absatzspuren im Boden. Das sind die Böden, auf denen sie gewachsen ist. » (Jean Dubuffet)

Les rues: Straßen, Mauern, Fronten

Verwitterte Straßenwände, in deren Flecken und Schmutzschichten man Chimären und Formen aller Art entdecken kann, als unerschöpflichen Inspirationsquell zu nutzen, das empfahl bereits Leonardo. Aber es sind nicht allein die Narben der Zeit und jene amorphen Gebilde, an denen sich die Imaginationskraft entzünden kann. In den Straßen wandern seit jeher Botschaften, die sich auf den Mauern überlagern: Pamphlete, Sprüche, Reklame. Und auch Dubuffet fordert 500 Jahre nach Leonardo den Einbezug der Straße in den schöpferischen Akt.

Auch wenn es Wandkritzeleien und Graffiti schon immer gegeben hat, so zwingen uns unsere Straßen heute ganz neuartige Erfahrungen auf. Mitunter gleichen sie Datenautobahnen, beschleunigt im Leerlauf allgegenwärtiger Reklame und Konsums. Dem Palimpsest gewachsener urbaner Räume erwächst eine Maske der stets gleichen Botschaft (Kauf mich !!!) zu. Werbestrategen wie Politiker wissen nur zu gut um die Macht des öffentlichen Bildes, der öffentlichen Schrift. Und doch zeigen die Mauern unserer Städte immer wieder auch ein anderes Gesicht, tritt auf ihnen das Verdrängte, das Ungesagte, der Zorn zutage. Mauerbotschaften der flüchtigen Art, so ordinär wie witzig, so einprägsam wie verrätselt, so anonym wie publik. Diese visuellen Zeichen marodieren unangemeldet durch unsere Wahrnehmung, sie folgen verborgenen Energieströmen, sie scheuen vor bizzarrer Inszenierung nicht zurück. Sie sind der rauhe Stachel im Progreß der Stadtverhübschung, sie setzen das fluide Zeichen gegen den statischen Obergau des Dekors.

Das französisch-deutsche Künstlerduo Geza und Chérif haben mit ihrem < Esprit du mur > -Konzept nun den Geniestreich vollbracht, die Stränge zusammenzuführen und künstlerischen Kredit daraus zu schlagen. Reklamebotschaften werden unter ihren Händen zum ästhetischen Material, das, zu einer Mauer geformt, seinerseits in einem offenen kreativen Akt Zeichen und Spuren aller Art aufzunehmen vermag. Gemeinsam schaffen sie, mal öffentlich, mal im Atelier, großflächige Fonde aus Werbeaushängen, die sie anschließend in einem spontanen und kollektiven Prozeß mit Bildzeichen und mit Schrift bearbeiten und so ihrerseits bildnerische Schichten erzeugen. (Abb.: Beispiel aus < Esprit du mur >)

Auch wenn Geza und Chérif ihre Arbeit als unmittelbaren Reflex auf aktuelle Erfahrungen verstehen, so wohnt diesen doch sedimenthaft ein Vergangenes inne, stehen sie in einem historischen wie zeitgenössischem Resonanzfeld. Hier begegnen wir so unterschiedlichen Stimmen wie der des eingangs erwähnten Leonardo bis hin zu Basquiat, Warhol und Beuys.

In einer augenzwinkernden Ahnenreihe (Abb.: Foto von Geza und Chérif vor der Ahnengalerie im Mauerpark) verortet sich das Duo in dieser Tradition. Ergänzend wären die affichistes ihnen an die Seite zu stellen, die aus dick geschichteten Plakatwänden nach dem Prinzip der Decollage ihr Bildmaterial gewannen. Gegen den sorgsam artifiziellen

Raum des abstrakten und des surrealistischen Bildes suchten sie die Artefakte des Alltages, der Straßen, wieder in die Kunst einzuführen. Der hermetischen künstlerischen Form wurde die rüde Geste unter Einbezug von Resten der Populärkultur entgegengesetzt.

Hier nun gehen Geza und Chérif weiter, sie formen in einer Art < Ästhetik des Hinterhofes >, die sie < Esprit du mur > nennen, aus Reklamerelikten und Übermalungen erneute Mauerbilder. Dabei modifizieren sie das kommunikative Potenzial der Werbung, kreuzen und konfrontieren es mit zusammengetragenen Alltagsspuren und paroles und schöpfen in der Reibung mit dem Leben der Straße ihr Bilduniversum, das sowohl archaische Bildzeichen etwa der Grotten von Niaux als auch das Mauergekritzel (< du bist doof! >) und Graffiti durchscheinen läßt. Hier ereignet sich eine gezielte Verschränkung, ein Ineinanderspiegeln von archaischen Bildzeichen und fragmentierten Sprachkodes der Gegenwart.

Inspirieren ließen sich die Künstler dabei von den Relikten der Berliner Mauer und dem mitunter anarchischen Graffiti, das Großstädte durchzieht. Die gestaltete, vielfach übermalte Berliner Mauer, einst schier unverrückbare Staatsgrenze, symbolisiert ein veritables Janusgesicht: sie war Trennung und bezeichnete eine städtische Verletzung, aber sie wurde auch als Bildfläche zum Freiheitsraum. Es ist kein Zufall, daß nach dem Fall der Grenze, die Berliner Mauer tagelang vom Volk erklommen wurde – das Symbol forderte zu körperlicher Bemächtigung und Überwindung heraus. (Abb.: Foto der Berliner Mauer, Ansicht Westberlin ???)

Bilder für vier Hände

Wenngleich die beiden Künstler in ihre Arbeiten Elemente des lauten Großstadtlebens einfließen lassen und ihre Projekte auf spezifische Orte ausrichten, so leben und arbeiten sie selbst doch zurückgezogen weitab vom Urbanen: in einer ausgedienten Fabrik in Frankreich. Dieser Lebens- und Arbeitsort bietet als Refugium, Sammlungs- und Sammelort einen eigenständigen Kosmos. So spartanisch wie paradiesisch – hier durchdringen sich Naturraum und Kulturform, ein Ort, abseits gelegen, der Schutzhütte ist, aber auch durch tragische Ereignisse eine offene Wunde, in deren Pulsieren Geza und Cherif essentiellen Fragen mit ihren Kunststrategien begegnen. Die Fabrik ist keine harmlose Idylle, auch wenn mitunter Ziegen und Enten durch das Gelände streunen, eher gleicht sie einer gestrandeten Arche, in deren Gehäuse Reisen in die Tiefe möglich sind. Der Mangel an Bequemlichkeit und Luxus – die Fabrik ist unbeheizt – wird wett gemacht durch den Lohn einer erfüllten Existenz in Konzentration wie im Schaffensrausch. (Abb.: charakteristische Foto der Fabrik, vielleicht am besten Innenraum mit Arbeiten im Entstehen)

Geza Jäger (geb. 1974) und Chérif Zerdoumi (geb. 1958) haben sich vor ihrem Zusammentreffen im < Salon des Indépendants > in Paris in unterschiedlicher Weise mit Kunst beschäftigt: Chérif führte als Maler und Bildhauer zwischenzeitlich eine Galerie und handelte antiquarisch und mit Kunst; Geza studierte unter anderem Kunstgeschichte, Kulturwissenschaften und Interkulturelle Studien und trat als Sängerin und Soloperformerin hervor. Seit 2003 wohnt und arbeitet das Duo in jener Fabrik in Boissezon, die auf einer Fläche von rund 3000 qm Atelierräume und Depots in sich vereint. Hier lagern auch die 80 000 Werbeplakate aus dem Jahren 1978-90, die als künstlerisches Material benutzt werden.

Diese Plakate werden von den Künstlern in einer gemeinsamen Aktion auf großformatige Untergründe appliziert und collagiert und in einem spontanen Prozeß mit Farbe bemalt, kommentiert, in Bildzeichen gewandelt. Die Werkzeuge sind bewußt roh gewählt: Anstreichrollen, Sprays, grobe Pinsel, Hölzer, ja die einfache Hand. Geza und Chérif bezeichnen sich selbst als Spurensucher, sie sammeln Rudimente menschlicher Existenz, zeichenhafte Fährten von Leben und Tod. Diese werden ihnen wie die Plakate zum eigentlichen Element, sie bringen sie bildnerisch zur Sprache. Aus der Erinnerung heraus lassen sie diese Spuren auf ihren Bildwelten mit dem Bildabfall des Konsums zusammenprallen, zu neuer Existenz explodieren oder erstarren. Dabei gehen die beiden Künstler nicht planvoll vor, vielmehr reagieren sie im Dialog auf die jeweils neu entstehenden Bildschichten und Geflechte. Das Prinzip gemeinsamen Arbeitens verstehen Geza und Chérif als Ausdruck des Esprit du mur, ihre Kunst entsteht im ungebundenen Gestus der vier Hände. Genauso konsequent wie sich das Duo damit vom Konzept des einsamen schaffenden >Künstlergottes<< absetzt, benennt es auch die so entstandenen Arbeiten >Mauerfragmente<< – die selbst, freimütig koppelbar, eine imaginäre Mauer bilden. Und ebenso rechnen die Künstler bei ihren öffentlichen Aktionen stets mit dem Reflex der Passanten, stehen ihre beklebten Wände verschiedensten Interventionen offen.

Die kollektive Gestaltung eines Bildwerkes enthebt den Künstler nicht seiner persönlichen Stimme und doch ist das, was sich aus diesem Prozeß bildnerisch herausschält, mehr als die Summe zweier künstlerischer Temperamente. Die lust- und schmerzvolle Arbeit am Bild birgt Momente wechselsweiser Überraschung, auch Verführung, und mündet schließlich « auf plastischer Ebene im selben Werkgedanken », wie es die Künstler selbst ausdrücken. Auch Andere haben sich gelegentlich dieses kreative Wechselspiel für die Gewinnung neuer Bildgedanken zu nutze gemacht. Es nimmt nicht wunder, daß Andy Warhol im Dialog mit Basquiat ähnliches betrieb. Keith Haring sollte in diesem Zusammenhang von einem « third mind » sprechen, der für die Dauer der Bildkooperation aus der Arbeit hervorgeht und die Werke verantwortet. Geza und Chérif bezeichnen sich vergleichbar als « ein Künstler mit zwei Köpfen ». Entstanden sind bislang die Bildserien < Esprit du mur > (2003) und < les rues > (2004) – eine öffentliche Wandbeklebung und -bemalung fand in Berlin statt und wird in diesem Jahr in Leipzig eine Ausstellung mit Werken des Künstlerpaares im Stadtgeschichtlichen Museum begleiten.

Boissezon – Berlin – Leipzig

Die drei Städte, verschiedene Schauplätze des Projektes < Esprit du Mur >, ergeben ein eigentümliches Dreieck, das bei näherer Betrachtung seine Logik offenbart. Boissezon und Berlin verbindet eine Anregungs – und Austauschbeziehung im Schaffen des Künstlerpaares: die Begegnung mit den Berliner Mauerrelikten, mit seinem wilden Graffiti, wurde von Geza und Chérif, eingepuppt in der factory von Boissezon, zu einem künstlerischen Projekt geformt, das sich wiederum im Wechsel beider Orte realisieren sollte.

Im Berliner Mauerpark, einem ehemaligen Grenzstreifen zwischen Ost- und Westberlin, der mittlerweile zu einem beliebten und über die Stadtgrenzen hinaus berühmten Treffpunkt avancierte, beklebte das Künstlerduo im Sommer 2003 eine von Sprayern genutze Wand mit französischen Werbezetteln, um diese Fläche anschließend einen Tag lang bildnerisch zu bearbeiten. Auf der derart gewonnenen rund 300 qm langen Palimpsestfreske tummeln sich archaisch anmutende Bildgestalten und gestisches Gekritzel, gesammelte Textbotschaften von Freunden variieren das Stimmengewirr der Reklamesprüche, die wiederum zu Bildzeichen mutieren. (Abb. Foto der Maueraktion)

Die Aktion erregte Aufsehen und wurde in der Presse vielfach gewürdigt, dieses Echo vermittelt einen lebendigen Eindruck des so kreativen wie ungezähmten < Esprit du mur > der beiden Künstler. Schlußendlich wurdedas entstandene Artefakt von der Mauer abgelöst und nach Boisssezon transportiert, wo es zu der Bildserie < Eine Kunst, zwei Köpfe – Mauerbilder > inspirierte. Folgerichtig fand diese Serie ihre Ausstellung wiederum in Berlin, und zwar unweit des Mauerparkes in den Galerieräumen der Kulturbrauerei und unter explizitem Verweis auf den Tag des Mauerfalls: die Vernissage wurde am 9. November 2003 gefeiert.

Wenn dieser Dialog zwischen Boissezon und Berlin nunmehr mit Leipzig zur Trias erweitert wird, so hat das gute Gründe. Zum einen haben die Künstler im letzten Jahr ihre Arbeit konzeptionell weitergeführt. Entstanden ist die umfangreiche Bildfolge < les rues >, die dem charmanten und anarchischem Witz der vorangegangenen Arbeiten bittere und anklagende Zwillingsgestalten zur Seite stellen, das Rauhe und Düstere der Straßen zur Plattform ihrer Empörung über die vielfältigen Formen von Gewalt erhebt. (Abb. Beispiel aus < les rues >)

Zum anderen ist Leipzig als Stadt der < Montagsdemonstrationen > ein Ort, in dessen historischem Kaleidoskop sich bestens Macht und Untergang staatstragender Mauern spiegelt. Zur Feier des Mauerfalles vor 15 Jahren sei daran erinnert, daß es maßgeblich die Impulse dieser Demonstrationen waren, die die Statik der DDR in Bewegung brachten – die starke Strahlkraft dieses gewaltlosen mobilen Protestes gerinnt zu einem Denkmal sui generis.

Aber mehr noch: das Stadthistorische Museum ist seiner Geschichte und seinem Selbstverständnis nach ein ausgezeichneter Ort für eine Präsentation der Werke von Geza und Chérif. Das Museum stellt seine Sammlungen in eine eminent europäische Perspektive und hat mit verschiedenen Kooperationen bislang den deutsch-französischen Austausch besonders gepflegt. Dieser ehrenvollen Verpflichtung fügt sich auch der französisch-deutsche Werkkomplex des Künstlerduos bestens ein. Weder in der einen oder anderen Hinsicht lokalpatriotisch zementiert, reiht sich mit dem bildlichen < Esprit du mur >, seiner Verfassung nach vielsprachig und stets in Bewegung, eine neue Stimme in die initiierte Konversation.

Straßenköter, Schnitter Tod und streunendes KRM

Die Arbeiten von Geza und Chérif realisieren sich in verschiedener Gestalt: collagierte Einzelbilder reihen sich in serieller Form und werden durch den kalkulierten Wildwuchs der flüchtigen Bildwerke, die eingebunden in Aktionen im öffentlichen Raum entstehen, begleitet. Die Künstler bezeichnen die einzelnen Arbeiten als Fragmente, sie haben als separate Bildgestalten eigenen Bestand, jedoch in ihrer Summe pulsieren sie als Kosmos des < Esprit du mur >.

Der < Geist der Mauer und der Straße > inspiriert zugleich bestimmte Themen und Motive; aus unterschiedlichen Bildquellen gespeist, formuliert sich ein spezifisches Repertoire. Die jüngeren Arbeiten der Serie < les rues > greifen sowohl kollektive als auch private Traumata und Gewalterfahrungen auf, sie artikulieren elementare Ängste in akklamatorischer Figuration. Die Straßen werden zum Plateau einer permanenten Bedrohung, sie würgen an dem Horror einer vorgeblich zivilen Welt. (Abb.: Beispiel aus < les rues >)

Hier begegnen wir wiederholt dem Schnitter Tod, der in seinem unheimlichen Tanz durch die Bilder zieht. Er schlägt andere Töne an als jener vagabundierende frechfröhliche Straßenköter, der in den Bildern von 2003 seine Haken schlug. Im Kontext des Grauen und des Schwarz in < les rues > mutiert er zum verhuschtem Schemen, zum Flüchtling, zum Gespenst. Noch die Erinnerung an die lebhafte Straßenanarchie in sich bergend, wird er zum verhetzten Zeugen aller Grausamkeit und des namenlosen Entsetzens dieser Welt. Hilflos irrt er durch das triste Szenario, das die dunklen Bilder entfalten.

< Les rues > oszilliert motivisch zwischen memento mori und Anklage, in den Fonds der großformatigen Bilder ist zugleich ein Reflex auf die Oberfläche von Mauern eingefangen. Die Farbhaut wirkt wie verblichener abplätternder Putz, sie gemahnen an rußgeschwärzte düstere Brandwände. Hin und wieder leuchtet ein abgelöschtes Rot oder Ocker aus staubigem Grau hervor, so wie Pompei aussähe nach einem Regen. Farbhaut und Wandhaut sind eines, sie tragen Ritzungen, Verletzungen, Narben wie Wundmale und verhüllen sich zugleich wie ein blickloses und abgewandtes Gesicht. Die Wände dieser Straßen modellieren ein Exerzitium der Bitterkeit.

Aber auch in der vorgängigen Folge der < Esprit du mur > -Bilder bilden die aufgerufenen urbanen Landschaften Physiognomien von Seelenzuständen ab. In einem wilden Rondo von Erscheinen, Entschwinden und Wiederkehr zieht sich ein öffentliches Gespräch über das Gemäuer, wird das Mauerbild zum Forum unhierarchischer Auseinandersetzung. So sind auch die Bilder organisiert, im Kontrast zu aufwendig gestalteten kryptischen Zeichen setzen Geza und Chérif die expressive Malgeste, mit der sie in einem Akt der Mauerbeschwörung vereinfachte Bildspuren setzen. Die visuelle Erzählung ist sprunghaft, das Vagabundische, Polyglotte wird zum kreativen Prinzip erhoben.

Die gesuchten Eulenspiegeleien gerinnen im Motiv des Straßenköters zum Sinnbild der Serie. Er marodiert durch die Straßen, stets verborgenen Spuren nachfolgend und selbst Zeichen hinterlassend, so führt er Gezas und Chérifs visuelle Schnitzeljagd im Stadtgewirr an. Seine Spürnase wird begleitet von einem Schriftzeichen, das die Künstler mittels Schablone aufbringen: das KRM. Anstelle einer Signatur ist es reisendes Phantom und Straßengeist ineins. Die Buchstaben transportieren keinen verborgenen Sinn, sie sind ihrer optischen Qualität wegen von dem Künstlerduo in ihr Bilduniversum eingebracht worden.

Geza und Chérifs MauerBilder ästhetisieren die Zeichen der Warenwelt nicht zu Ikonen ihrer selbst, sie lesen auch nicht die Graffiti als leere Geschoße unter dem Diktat der Simulakren – sie kreieren vielmehr mit ihrem Konzept des < Esprit du mur > einen kreativen Strom sich modulierender urbaner Identitäten, Gegenstände und Gefühlswelten. Ihre Bildsprache beerbt die abstrakten Kraftformen archaischer Zeichen, die sie mit zirkulierenden visuellen Abfall reagieren lassen. Dabei beschwören sie in zeitgenössischer Anverwandlung das karnevaleske Potenzial tanzender Bildfragmente von fröhlicher Exstase bis hin zur totemhaften Erstarrung im Bannblick des Todes. Ihrem konzentriertem Streunen wachsen neue Freiräume zu. Bon voyage-surprise !

August 2004

Zur Autorin: Dr. Elke Schulze, Kunsthistorikerin, seit 1997 wissenschaftliche Mitarbeiterin am Seminar für künstlerisch-ästhetische Praxis der Humboldt-Universität zu Berlin. Arbeits- und Forschungsbereiche: Porträtgeschichte, Geschichte der grafischen Drucktechniken, romdeutsche Künstlergemeinschaft im 19. Jahrhundert, Universitäts- und Disziplingeschichte, Zeichnen und ästhetische Bildung

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